Le clergé français et le Muséum national d’histoire naturelle (années 1860-années 1930). Une contribution catholique à la connaissance scientifique

Des clercs naturalistes
Par Samuel Gicquel
Français

À rebours d’une image longtemps répandue, qui faisait du prêtre un adversaire de la science, la contribution scientifique du clergé a été récemment réévaluée. L’analyse de ses liens avec le Muséum national d’histoire naturelle participe à ce renouveau historiographique en soulignant le rôle important qu’il joua dans le domaine des sciences naturelles au cours de la période contemporaine. Plusieurs dizaines de missionnaires, de frères et de prêtres séculiers contribuèrent à l’augmentation des collections du Muséum. Leur concours, remarquable tant sur le plan qualitatif que quantitatif, atteignit un apogée dans les dernières années du xixe siècle, en particulier grâce au zèle des missionnaires botanistes déployés en Extrême-Orient. Sans renoncer à leur apostolat, ces clercs s’investirent avec passion dans cette tâche annexe, qui mêlait motivations spirituelles, quête scientifique, ambition patriotique et, aussi, préoccupations financières. Les clercs naturalistes liés au Muséum jouèrent également un rôle essentiel dans la circulation des savoirs. Ils contribuèrent à diffuser la connaissance scientifique et nourrirent les professionnels du Muséum de leurs propres observations. Plus que des théoriciens, ces clercs naturalistes étaient des scientifiques de terrain, passionnés par la taxinomie et la géographie des espèces. Des années 1860 à l’entre-deux-guerres, ils formèrent pour le Muséum un opportun relais, qui participa à l’extension des réseaux de cette institution en France et sur l’ensemble des continents habités.

Mots-clés

  • France
  • xixe-xxe siècles
  • science
  • botanique
  • clergé
  • missionnaire
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