Entre justice et mémoire, entre public et privé. Politiques contemporaines des archives en Amérique latine

Politiques des archives contemporaines
Par Olivier Compagnon
Français

Il ne fait aucun doute que l’accès aux archives contemporaines de l’Amérique latine est plus ouvert qu’il y a trois ou quatre décennies. À la séquence de militarisation qui a marqué les années 1960-1980 a succédé, avec la fin de la Guerre froide, le temps dit des transitions puis des consolidations démocratiques. Cette nouvelle ère a profondément transformé l’accès aux archives et les conditions d’exercice du métier d’historien. L’examen de ces transformations récentes ne peut toutefois pas faire l’économie d’un certain nombre de considérations structurelles sur le temps long de l’histoire des archives latino-américaines, marquée par l’incurie d’États faibles qui n’eurent jamais les moyens d’une politique raisonnée et pérenne de patrimonialisation du passé. Par ailleurs, les dynamiques récentes d’ouverture des archives ou de fabrique de nouveaux fonds attestent deux grandes singularités : d’un côté, le rôle que jouent les acteurs privés dans la mise à disposition de sources rendant possible une écriture informée de l’histoire du xxe siècle latino-américain ; de l’autre, le puissant moteur politique qu’a constitué la double dynamique judiciaire et mémorielle à l’œuvre dans quinze premières années du xxie siècle, dans le contexte du « virage à gauche » de l’Amérique latine.

Mots-clés

  • Archives
  • Amérique latine
  • justice
  • mémoire
  • droits humains
  • xxe-xxie siècles
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