Depuis 1994, journalistes, militants et chercheurs collectent les traces documentaires du génocide des Tutsi, de sa préparation et du rôle joué par les différents acteurs. Cet article tente de retracer l’histoire de cette quête des « archives » pour documenter le rôle joué par la France au Rwanda. Dans un contexte français où les archives publiques d’État sont longtemps restées peu accessibles, le texte interroge les singularités des conditions de travail des historiens spécialistes du génocide confrontés à des expertises concurrentes, à une grande profusion de documents en circulation ainsi qu’à la prétention du pouvoir politique d’encadrer les modalités d’écriture de cette histoire particulièrement sensible.