Archives, politique et société. Le cas de la Guerre d’indépendance algérienne

Politiques des archives contemporaines
Par Sylvie Thénault
Français

Le 10 décembre 2021, la ministre de la Culture annonce l’ouverture anticipée des archives « sur les enquêtes judiciaires de gendarmerie et de police qui ont rapport avec la guerre d’Algérie ». Cette annonce s’inscrit dans un débat ouvert en 2018, sous l’effet d’une double conjoncture. D’une part, le 13 septembre 2018, une déclaration présidentielle a annoncé une dérogation générale sur les disparus de cette guerre. D’autre part, la consultation des documents classifiés – soit tamponnés « secret » par leur auteur – a été soumise à une procédure, source d’entraves dans l’accès aux archives. Cette procédure a été largement dénoncée. Considérés ensemble, ces deux sujets témoignent d’une tension sur l’accès aux archives de la Guerre d’indépendance algérienne, entre volonté d’ouverture affichée et restrictions concrètes. En réalité, jamais totalement ouvertes ni entièrement fermées, les archives sont accessibles selon des conditions variables, que cet article expose pour comprendre le problème posé. Fluctuantes dans le temps, ces conditions varient aussi en fonction de l’interprétation et de l’application des textes réglementaires par les services concernés. Cet article propose un état des lieux le plus clair et le plus juste possible, pour livrer aux lecteurs et lectrices les éléments du débat. Après une analyse des conditions d’accès aux archives, il cerne les enjeux de la dérogation générale annoncée et conclut sur les dispositions les plus récentes.

Mots-clés

  • archives
  • Guerre d’indépendance algérienne
  • disparus
  • mémoire coloniale
  • dérogation générale
  • politique mémorielle
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