Capital et idéologie : éléments pour une histoire des régimes inégalitaires

Histoire globale des inégalités : autour de Capital et idéologie, de Thomas Piketty
Par Thomas Piketty
Français

Les rapports de force sont à la fois matériels et intellectuels. Il existe ainsi toujours une certaine forme d’indétermination idéologique et d’autonomie de la sphère des idées, au sens où les positionnements politico-idéologiques des uns et des autres ne sont que partiellement déterminés par les intérêts sociaux et les positions de classe en présence. Autrement dit, les conflits proprement idéologiques et programmatiques ont leur importance. Les rapports de force sont une condition nécessaire pour un changement historique émancipateur, mais ils ne sont pas une condition suffisante, en particulier s’ils ne s’appuient pas sur une base programmatique et institutionnelle réellement émancipatrice. Ces arguments sont étayés en répondant aux textes du dossier de la Revue d’histoire moderne & contemporaine sur Capital et idéologie et en abordant ainsi l’histoire du rapport entre propriété, capital et mutations sociales dans la Chine des réformes (post-1979), Californie et Mexique au xixe siècle, la Révolution française et l’empire colonial britannique.

Mots-clés

  • Capital et idéologie
  • régimes inégalitaires
  • régimes de propriété
  • mutations sociales
  • comparatisme et quantification en sciences sociales
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