Diplomatie et distinction. La fonction du journal d’un noble vers 1800

Affaires étrangères
Par Nadja Ackermann
Français

Quelles pouvaient être les raisons motivant un noble à se consacrer au service diplomatique d’un prince au xviiie siècle ? En abordant cette interrogation, l’article s’inscrit dans les recherches récentes sur les pratiques diplomatiques à l’époque moderne, tout en cherchant à les développer dans deux directions. D’une part, l’identification du cadre de pensée d’un envoyé poursuit, en les élargissant, les approches centrées sur les acteurs dans l’histoire sociale et relationnelle des diplomates. D’autre part, cette analyse, menée pour un acteur diplomatique vers 1800, contribue à un élargissement chronologique de ce champ de recherches, dont les études prennent le plus souvent la Révolution française comme point final ou comme point de départ. Il est possible de mettre en œuvre cette double ouverture de l’histoire sociale des diplomates grâce aux écrits du for privé du patricien neuchâtelois Jean-Pierre de Chambrier d’Oleyres (1752-1822), envoyé prussien à Turin (1780-1805) et en Suisse (1805-1816). Au plan méthodologique, l’article suit une approche praxéologique, telle qu’elle a été introduite dans la recherche sur les écrits du for privé. Prenant comme point de départ la pratique de l’écriture du journal chez le diplomate Chambrier d’Oleyres (un journal de 51 volumes soit plus de 20000 pages), cette contribution vise à souligner les bénéfices d’un rapprochement de deux champs dynamiques de l’historiographie jusqu’à présent rarement mis en rapport, à savoir la nouvelle histoire diplomatique et la recherche sur les égo-documents.

Mots-clés

  • xviiie siècle
  • Prusse
  • diplomatie
  • écrits du for privé
  • approche centrée sur les acteurs
  • approche praxéologique
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