Sous la monarchie de Juillet, l’agence matrimoniale De Foy connaît une importante prospérité. L’étude de trois de ses registres, retrouvés aux Archives de Paris met en lumière de nouvelles pratiques d’intermédiation marchandes. Au bureau de l’agent matrimonial, de jeunes hommes pressés de s’intégrer par le mariage à la société parisienne monnayent un accès aux jeunes filles de bonnes familles, ignorantes de toute l’affaire, en passant par un complexe réseau d’informateurs et intermédiaires. Tout en présentant le fonctionnement de ce commerce d’appariement opaque, l’article interroge à nouveaux frais l’histoire du choix du conjoint au début du xix^e siècle. Dans une capitale en proie aux transformations urbaines et sociales, où la bourgeoisie consolide les frontières de la sphère privée, l’agence matrimoniale endosse en rôle social crucial : assurer la mobilité sociale par le mariage de celles et ceux qui s’adressent à elle.