Au préjudice de la fidélité, du droit et de la nature. Les usages de la lèse-majesté dans le discours monarchique à la noblesse de France (1560-1598)

La construction de l’idéologie royale
Par Benjamin Deruelle
Français

En France, la fin des guerres d’Italie et la mort tragique du roi Henri II ouvrent la période des guerres de Religion. La monarchie s’enfonce alors dans une crise religieuse, politique et militaire dans laquelle la noblesse joue un rôle déterminant. Pourtant, plus que jamais, le roi doit s’appuyer sur les gentilshommes responsables de la défense et de l’ordre intérieur du royaume. Ainsi entre le soulèvement général des huguenots, sous la direction du prince de Condé en avril 1562, et la prise d’Amiens en 1597, Charles IX, Henri III puis Henri IV multiplient les déclarations, les convocations du ban et arrière-ban et les appels généraux à la noblesse. Parmi l’ensemble des arguments présentés pour convaincre les nobles d’abandonner la révolte ou de rejoindre l’armée royale se trouve celui de la lèse-majesté. Cet article s’intéresse à la place de cette catégorie juridique, à son évolution dans les discours monarchiques et au remaniement dont elle fait l’objet durant les troubles religieux. Le discours à la noblesse se révèle non seulement comme le lieu de la redéfinition des domaines couverts par la lèse-majesté, mais encore comme celui de la redéfinition du pouvoir et du rôle de la noblesse.

Mots-clés

  • France
  • xvie siècle
  • guerres de Religion
  • lèse-majesté
  • noblesse
  • justice
  • souveraineté
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