Les appartements thérapeutiques, entre expérimentation et institutionnalisation (années 1960-1980)

La psychiatrie hors de l’asile. Pour une nouvelle histoire de la folie à l’époque contemporaine
Par Gwenaëlle Legoullon
Français

Depuis la mise en place des asiles d’aliénés à partir de 1838, de nombreuses critiques s’élèvent contre l’enfermement et la marginalisation des malades mentaux. En France, comme dans d’autres pays occidentaux, des voix s’élèvent pour promouvoir des solutions thérapeutiques alternatives, en particulier l’hébergement au cœur de la cité. Mais ce n’est qu’après la Seconde Guerre mondiale que le système hospitalier est progressivement réformé, afin de l’ouvrir davantage sur la société. En France, la « sectorisation » mise en œuvre à partir des années 1960 et 1970 a permis de déconcentrer les soins psychiatriques. Elle s’accompagne d’une réduction du nombre de lits d’hôpitaux. Se pose alors la question de l’hébergement des patients. C’est dans ce contexte que des « appartements thérapeutiques » sont expérimentés dans les années 1970 puis institutionnalisés à partir de la fin des années 1980. Cet article se propose d’appréhender un objet relevant de l’histoire de la médecine à partir des approches de l’histoire urbaine et de l’histoire des politiques publiques. Il retrace l’histoire des appartements thérapeutiques, essentiellement en France, puis présente une étude de cas spécifique, centrée sur l’activité de l’association Orloges (Office rhodanien de logement social), créée en 1980 dans le but de faciliter l’accès des malades psychiatriques au logement.

Mots-clés

  • France
  • xxe siècle
  • logement
  • psychiatrie
  • insertion
  • appartements thérapeutiques
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