Les effets secondaires de la technique. Patients et institutions psychiatriques au temps de l’électrochoc, de la psychochirurgie et des neuroleptiques retard (années 1940-1970)

La psychiatrie hors de l’asile. Pour une nouvelle histoire de la folie à l’époque contemporaine
Par Hervé Guillemain
Français

Le propos de cet article est de rompre avec une histoire internaliste des thérapies en l’inscrivant au cœur d’une histoire institutionnelle et sociale qui ne passerait sous silence ni les controverses générées par leur avènement, ni les effets secondaires évoqués par les malades. Il montre que, parmi les projets anti-asilaires destinés à fonder une assistance alternative à l’hospitalisation de longue durée, les techniques de cure déployées entre les années 1920 et les années 1970 ont été déterminantes pour les acteurs de cette époque. La diffusion de l’électrochoc, de la psychochirurgie et de la chimiothérapie est le fruit d’un choix politique destiné à transformer radicalement l’institution psychiatrique au xxe siècle. Chacune de ces techniques se diffuse dans un contexte institutionnel et social précis et vient résoudre un problème posé à l’institution par l’avancée de la précédente. Parmi ces problèmes, l’un d’eux est rarement évoqué dans le récit historien, c’est celui de la résistance de certaines catégories de patients à l’application de ces techniques. L’article développe un récit autour de trois pôles : la technique, l’institution, le patient.

Mots-clés

  • thérapies
  • psychiatrie
  • patients
  • controverses
  • France
  • xxe siècle
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