Les révoltes en Californie mexicaine : entre résistance à l’État et intégration du républicanisme fédéral (1821-1832)

Conflits et politisation en Californie mexicaine
Par Emmanuelle Perez Tisserant
Français

Cet article se veut une contribution à la réflexion historiographique sur les processus politiques dans le monde hispanique après les indépendances américaines, à partir du cas de la Haute-Californie mexicaine dans les années 1820. L’étude microhistorique de deux révoltes en 1829 et 1831 montre les mécanismes d’articulation entre les enjeux locaux et les catégories politiques partisanes développées à Mexico et dans le reste du pays. Ces révoltes ne doivent pas uniquement être interprétées comme des résistances à la construction nationale mexicaine par les Californiens mais aussi comme une étape vers l’intégration, par leur forme (vocabulaire, pratique du pronunciamiento) et par leur fond (la défense de la Constitution de 1824). L’adoption des étiquettes partisanes mexicaines en Californie ne témoigne pas d’un processus de diffusion de la capitale vers les provinces mais d’une appropriation et d’une adaptation en fonction des enjeux locaux, ici de la place des missions franciscaines dans une Californie non plus colonie de la monarchie catholique espagnole mais républicaine et fédérale. Les relations entre gouvernements mexicain et haut-californien montrent aussi la dimension nécessairement négociée de la construction du Mexique après l’indépendance.

mots-clés

  • politisation
  • nation
  • Mexique
  • pronunciamiento
  • Californie
  • xix e siècle
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