La parenté par les femmes : bâtards et affins de maîtresses royales (xviie-xviiie siècles)

Les détours de la fortune
Par Flavie Leroux
Français

Lorsqu’ils retiennent l’attention des historiens, les bâtards des rois de France sont étudiés dans une perspective politique, pour éclairer la construction, le fonctionnement voire les failles de la monarchie. Ils sont ainsi regardés au travers de leur rattachement à la branche royale – donc paternelle. Cet article se propose de retourner l’approche, en examinant les bâtards royaux dans les rapports qu’ils peuvent entretenir avec leurs affins du côté maternel, sur une période s’étendant du début du XVIIe siècle à la seconde moitié du XVIIIe siècle. Sans pour autant négliger les aspects politiques qu’implique le positionnement particulier de ces individus dans la famille royale, l’enjeu est surtout d’interroger la manière dont ils peuvent faire parenté, malgré leur rang différencié et l’illégitimité de leurs liens. Il s’agit donc, plus généralement, d’observer des dynamiques familiales inédites, dont les fondements sont à l’opposé de ceux sur lesquels s’appuie ordinairement la noblesse lignagère. Pour les appréhender, plusieurs approches sur les liens interpersonnels, tels que l’étude du clientélisme, l’histoire sociale ou l’anthropologie, peuvent être appelées et éprouvées. À cette fin, une documentation variée a été mobilisée, en premier lieu les minutes de notaires, mais également les actes issus de la chancellerie royale et les écrits produits par les contemporains.

MOTS-CLÉS

  • France
  • XVII e-XVIIIe siècles
  • parenté
  • bâtards
  • noblesse
  • maîtresses
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