Histoire, littérature, vérité. Sur la littérature comme geste historiographique

L’écriture de l’histoire : sciences sociales et récit
Par Laurence Giavarini
Français

Je propose dans cet article une réflexion sur la place de la littérature dans un « système de la vérité » relatif à des périodes spécifiques, bien plus conflictuel que ce que postule l’affirmation qu’il y aurait « des savoirs de la littérature ». Un détour par des écrits du XVIIe siècle, moment d’institutionnalisation de la littérature, permet de mieux comprendre ce qu’il en est de son historicité, en se demandant pourquoi, comment et dans quels buts un écrit se présente alors comme relevant de la littérature. Il met ainsi en évidence l’importance des gestes historiographiques qui font alors de la littérature un lieu d’écriture de l’histoire, et d’une histoire hautement conflictuelle, que ce soit celle des origines du catholicisme (Honoré d’Urfé dans L’Astrée) ou celle de la Fronde (Vie du cardinal de Retz). Cette approche est réinvestie dans un tout autre « système de la vérité », le nôtre, à travers l’exemple récent de l’affaire Karski (2009). J’essaie d’interroger ce qui, dans ce roman, a touché aux procédures d’établissement de la vérité des historiens, et notamment l’érection du témoin en sanctuaire de la vérité historique.

Mots-clés

  • xviie siècle
  • xxe siècle
  • historiographie
  • littérature
  • action
  • témoin
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