Les mots et les récits des morts

L’écriture de l’histoire : sciences sociales et récit
Par Judith Lyon-Caen
Français

Les débats sur les relations entre l’histoire (la discipline, la connaissance du passé, l’écriture historique, le passé lui-même) et la littérature (comme corpus de textes, activité sociale, forme d’écriture, valeur, institution…) ont connu dans les deux dernières décennies un certain nombre d’inflexions dont cet article tente tout d’abord de rendre compte. Il s’interroge sur la manière dont la discipline historique semble désormais parfois renoncer à faire de la littérature l’objet de son investigation pour mieux investir son pouvoir, en s’installant sur le terrain de la « littérature contemporaine ». Dans ce glissement, l’opération historiographique perd ce qui l’organise, le principe de séparation du passé et du présent, et, avec lui, un certain rapport aux morts, aux mots et aux récits de morts. C’est pourtant en faisant de ces mots et de ces récits des objets d’histoire qu’il est possible de travailler, en historien, avec la littérature. La seconde partie de l’article propose de revenir à une histoire attentive au recours aux mots, à l’écriture, aux formes narratives produites dans le passé, en s’arrêtant sur le volume consacré par Michel Borwicz à L’insurrection du ghetto de Varsovie de la collection « Archives » (Julliard/Gallimard) publié en 1966.

Mots-clés

  • XXe siècle
  • littérature
  • historiographie
  • Shoah
  • Ghetto de Varsovie
  • Michel Borwicz
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