« Dans la chaleur des enchères ». Adjudications et prix des immeubles à Paris aux XVIIe et XVIIIe siècles

Qui perd gagne ?
Par Katia Béguin, Nicolas Lyon-Caen
Français

Les marchés aux enchères des biens immeubles sont une institution répandue mais encore assez mal connue de l’Europe moderne, par rapport au marché de gré à gré, devant notaires, qui concentre la majorité des ventes. Par rapport à celles-ci, les ventes aux enchères sont conçues et aménagées comme un mécanisme imaginé pour produire le prix le plus élevé possible pour un bien. Pourtant, dans la France des XVIIe et XVIIIe siècles, les adjudications aux enchères de biens immeubles (réels comme les maisons ou fictifs comme les rentes), au moyen de procédures volontaires ou forcées, aboutissent à des prix nettement inférieurs à ceux issus des transactions de gré à gré. Cet article explique ce phénomène par le coût, la durée de la procédure et son issue très incertaine, ce qui contribue à la modération des offres des enchérisseurs, qui déduisent ex ante les frais élevés liés à la vente, quand ils ne se détournent pas de ce type de marché. De plus, le système des ventes aux enchères, organisé pour offrir les conditions optimales de publicité et de concurrence, est aussi traversé par des droits des familles sur les biens saisis et vendus qui peuvent entraver ou annuler les transferts de propriété, même a posteriori.

MOTS-CLÉS

  • France
  • XVII e-XVIIIe siècles
  • enchères
  • biens immeubles
  • patrimoines
  • droit de la famille
Voir l'article sur Cairn.info