La confrérie dans le métier. Spirituel et temporel corporatifs à Paris aux XVIIe-XVIIIe siècles

Métiers et confréries à Paris
Par Mathieu Marraud
Français

Les confréries de métier, dans la France moderne, ont cela de particulier qu’elles obligent à penser ensemble les aspects temporels et spirituels de l’économie incorporée. L’exemple des grands corps marchands parisiens apporte une dimension essentielle, qui est un rôle de soutien au service d’un groupe de plus en plus restreint, les notables, et de leurs intérêts à la fois sociaux et économiques. Ainsi, l’existence même de la confrérie en tant que communauté propre, ou que lieu intégrateur pour les maîtres, peut être questionnée. Au fil du XVIIIe siècle, la confrérie s’apparente à un poste de dépense maîtrisé par les chefs du métier (en règlement des aumônes et du service divin), ainsi qu’à un processus de monétarisation et de tarification des relations internes. La monarchie pourra d’autant mieux la surveiller, l’inspecter, puis la condamner comme une pratique comptable généralement nocive. La confrérie de métier se dilue alors dans une conception de la puissance publique et temporelle, imposée depuis les règles de la monarchie administrative, annonçant en cela la suppression de l’ordre corporatif tout entier par Turgot en 1776.

MOTS-CLÉS

  • France moderne
  • confréries
  • corporations
  • liens sociaux
  • monétarisation
  • puissance royale
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