Négociations diplomatiques et pluralité des droits : le Saint-Empire, l’Europe et le problème des « affaires étrangères » (XVIIe-XVIIIe siècles)

Constructions impériales
Par Sébastien Schick
Français

Cet article souligne que le droit des gens n’était pas l’unique droit qui permettait, aux XVIIe et XVIIIe siècles, de régenter les relations diplomatiques entre princes : non seulement les ensembles territoriaux ne pouvaient alors être considérés comme des États homogènes, pour lesquels la distinction entre un intérieur et un extérieur serait aisée – ce qui posa des problèmes concrets d’application du droit des gens –, mais surtout, une multiplicité de grilles de lecture juridiques pouvaient être convoquées afin de régir la relation entre deux princes. Ainsi, le champ de la diplomatie ne saurait se limiter à celui des « affaires étrangères », dont le paradigme reprend les présupposés théoriques du droit des gens ; envisager les relations diplomatiques dans leur pluralité politique et légale permet au contraire de reconstruire la complexité des liens politiques qui unissaient les princes de l’époque moderne, et la pluralité des espaces dans lesquels se déroulait la concurrence pour la domination. À partir de la situation observée dans le Saint-Empire de l’après 1648, et de celle de la politique diplomatique qu’y mena l’union personnelle anglo-hanovrienne dans les années 1740-1750, il s’agit donc de reconstruire la pluralité des droits qui s’appliquèrent alors aux acteurs et de souligner que ces derniers jouaient de cette pluralité dans leurs stratégies de négociation.

Mots-clés

  • Europe
  • Saint-Empire romain germanique
  • XVIIe-XVIIIe siècles
  • diplomatie
  • droit des gens
  • art de négocier
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