Une religion politique. Les usages des martyrs révolutionnaires dans le royaume des Deux-Siciles (années 1820-années 1850)

Construction et usages politiques de la mémoire
Par Pierre-Marie Delpu
Français

L’article s’intéresse aux usages politiques des martyrs libéraux et révolutionnaires dans le royaume des Deux-Siciles au début du XIXe siècle. Il cherche à montrer comment l’âge romantique a vu s’affirmer une culture des martyrs dans l’opposition libérale aux Bourbons, fondée sur le souvenir de la révolution manquée de 1799, puis enrichie dans les années 1840 des victimes de la répression des révolutions successives qu’a connues le royaume. Comme l’illustre le cas des provinces calabraises autour du « moment 1848 », la mémoire des martyrs a été à la fois l’un des supports privilégiés des identités locales et l’un des instruments principaux de la politisation du peuple à l’échelle locale, cristallisant des identités politiques très souvent imprécises. Cet aspect identitaire se maintient au début des années 1850, pendant que beaucoup de libéraux sont en exil dans le royaume de Piémont : alors que les martyrs deviennent des pères fondateurs de l’Italie en formation, ils servent surtout à illustrer la supériorité et le primat des Méridionaux dans le mouvement national italien.

Mots-clés

  • Naples
  • 1820-1850
  • mémoires
  • révolution
  • Calabre
  • martyrs
  • politisation
  • patriotisme
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