Des coolies pour l’Algérie ? L’Afrique du Nord et le travail engagé (1856-1871)

Désenclaver l’histoire de l’Algérie à la période coloniale
Par Claire Fredj
Français

Alors qu’au milieu du XIXe siècle la demande de coton se fait toujours plus vive, les autorités cherchent à développer cette culture en Algérie. C’est dans ce contexte qu’en 1856 la société Malavois, de Rochemur et Savignon sollicite la concession de 5000 ha de terres dans la province d’Oran, en proposant de faire venir des travailleurs engagés indiens et chinois pour cultiver le coton. Ce projet trouve un écho parmi les autorités, des colons, des industriels. Discuté par des publicistes influents comme Jules Duval, il fait l’objet d’un intérêt certain dans les années 1856- 1860, puis autour de 1862 avec la guerre de Sécession, avant d’être définitivement abandonné en 1871, sans avoir connu de réel commencement de réalisation. Il témoigne d’une des voies envisagées pour mettre en valeur le territoire algérien et de la multiplicité des plans de colonisation conçus pour y aboutir. Sa relative originalité dans un ensemble avant tout centré sur l’immigration européenne peut permettre de dépasser la « bipolarité » franco-algérienne en situant l’Algérie dans une réflexion à l’échelle de l’empire français, en la reliant à l’Asie, à la Réunion et aux Antilles.

Mots-clés

  • coolie
  • coton
  • colonisation
  • immigration
  • traite
  • travail engagé
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