Information et marché : l’activité cambiaire et les services postaux à Anvers et en Europe au milieu du XVIIe siècle

Gagner au change : les circuits de l’argent
Par Daniel Velinov
Français

L’analyse des archives du banquier anversois La Bistrate permet de mettre en relation le rythme de l’activité cambiaire avec celui du régime postal. La double concordance entre le début des négociations boursières et l’arrivée du courrier, d’une part, et l’émission des lettres de change et le départ du courrier, de l’autre, conduit à interroger le lien entre fonctionnement du marché et information. Cette étude du fonctionnement du marché des changes conduit à appréhender l’information non comme une variable saisie par divers indicateurs (sa vitesse de circulation, son prix, son accessibilité) afin de déterminer le degré de développement des places, mais comme la condition indispensable de l’existence même du marché, puisque les cours s’établissent en fonction des cotations sur la place avec laquelle on change et que toute interruption des relations postales entraîne la cessation des activités cambiaires. Ce mode d’établissement des cours en implique une connaissance égale de tous les opérateurs d’une place, ce qui met en doute l’importance de comportements opportunistes et de la notion d’asymétrie d’information pour décrire les marchés de l’époque moderne. Dans le débat sur les éléments susceptibles de conférer des avantages stratégiques en matière économique, l’attention est ainsi déplacée de l’analyse de services (bourse, courtiers, postes) et de places formant réseau vers les acteurs eux-mêmes, leurs réseaux et l’usage qu’ils faisaient de l’information.

MOTS-CLÉS

  • Anvers
  • Europe
  • xvii e siècle
  • poste
  • marché
  • change
  • information
  • prix
  • réseau
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