Les ressorts de la « biopolitique » : « dispositifs de sécurité » et processus de « subjectivation » au prisme de l'histoire de la santé

Des outils pour l'histoire
Par Luc Berlivet
Français

L’objet de cet article est de contribuer à l’approfondissement de la réflexion sur l’intérêt historique des travaux de Michel Foucault en mobilisant une configuration conceptuelle composée de catégories apparues à différents moments de sa réflexion. Les logiques et le mode opératoire de la « biopolitique » contemporaine sont ici analysés à partir de l’étude des transformations des actions de prévention en santé publique, en France, au XXe siècle. Après avoir retracé rapidement l’évolution des manières de concevoir les messages de prévention et des supports privilégiés, de l’entre-deux-guerres jusqu’au tournant des années 1970, on revient sur les conditions de l’invention, quelques années plus tard, d’une nouvelle forme d’action publique : la « grande campagne nationale de prévention », inspirée de la publicité commerciale (avec ses « spots » télévisuels et radiophoniques) et des campagnes de « sécurité routière ». La transformation radicale du mode de communication privilégié par le Comité Français d’éducation pour la santé (CFES), amorcée dès la fin des années 1970, et l’attention croissante portée à l’étude de la réception des films et slogans par le « public cible » font l’objet d’une analyse approfondie. Tout au long de l’article, l’ensemble des questions sous-jacentes aux évolutions de la communication sanitaire sont analysées au prisme de concepts foucaldiens : « dispositifs de sécurité », dont on précise en quoi ils diffèrent des disciplines et quelles conséquences en découlent, en termes d’analyses empiriques ; « problématisation » ; et « subjectivation ».

MOTS-CLÉS

  • XX e siècle
  • France
  • politiques de population
  • biopolitique
  • santé publique
  • médias audiovisuels
  • risque
Voir l'article sur Cairn.info