Du kaléidoscope à la traduction dense : l'histoire d'une non-rencontre

Les connexions du monde moderne
Par Guillaume Calafat
Français

Dans son livre L’histoire à parts égales : récits d’une rencontre Orient-Occident, Romain Bertrand propose de faire l’histoire des « premiers contacts » entre Hollandais, Malais et Javanais, de la fin du XVIe siècle aux années 1630. Inscrivant son travail à la fois dans le sillage de l’histoire connectée, des « Subaltern Studies » et de la sociologie des sciences, R. Bertrand revendique la possibilité et l’intérêt d’écrire une histoire « symétrique », « à parts égales », qui sache tirer parti aussi bien des textes néerlandais, britanniques et portugais que des documentations malaises et javanaises. Cette note cherche à rendre compte de ce livre important et foisonnant, en insistant sur l’enjeu heuristique et méthodologique d’une étude fine des dispositifs et des échelles de commensurabilité pour penser les situations de contact diplomatique et marchand de l’époque moderne. L’histoire à parts égales constitue en cela un plaidoyer réussi pour une « traduction dense » qui préserve la singularité des énoncés vernaculaires et des régimes d’historicité observés, en même temps qu’elle permet d’éviter de plaquer sur les rencontres impériales les rhétoriques binaires et schématiques de l’altérité absolue.

MOTS-CLÉS

  • Insulinde
  • Provinces-Unies
  • XVI e-XVIIe siècles
  • rencontre
  • histoire connectée
  • traduction
  • symétrie
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