Les pâturages de la Guerre froide : Garrett Hardin et la « Tragédie des communs »

L'économie politique des communs
Par Fabien Locher
Français

L’article de Garrett Hardin paru en 1968, « La tragédie des communs », est une référence essentielle dans les débats sur la propriété, l’environnement, l’économie des ressources matérielles et immatérielles. Sa thèse : l’incompatibilité entre propriété commune et durabilité. Or, si ce texte est sans cesse mobilisé, on sait très peu de choses des logiques historiques qui ont présidé à son élaboration, à sa réception ; très peu de choses sur son auteur Garrett Hardin, sur sa trajectoire, ses motivations, les éléments vis-à-vis desquels son propos fait sens lorsqu’il décide, fin 1968, de formuler un raisonnement dont l’onde de choc s’est propagée jusqu’à notre époque de crise environnementale, de réflexion sur les communs numériques. Ce constat a motivé notre enquête. Son ambition est de contribuer, par le détour de l’histoire, aux réflexions contemporaines sur les différentes formes du « commun ». S’y révèlent aussi certaines dimensions méconnues de l’environnementalisme américain au XXe siècle : ses liens étroits et complexes à la configuration de Guerre froide ; la place qu’y occupent des courants combinant souci de l’environnement et projet de contrôle de la « qualité » des populations. Enfin, cette histoire de la « tragédie des communs » est aussi un chapitre de l’histoire du néolibéralisme, lorsque celui-ci s’empare de la question du gouvernement des ressources et des environnements.

MOTS-CLÉS

  • États-Unis
  • Guerre froide
  • communs
  • environnement
  • néolibéralisme
  • Garrett Hardin
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