L'histoire intellectuelle : quelles idées, quel contexte ?

Regards sur l'histoire intellectuelle
Par Ann Thomson
Français

Cet article discute dans un premier temps l’histoire intellectuelle telle qu’elle se pratique notamment dans le monde anglophone, tout en soulignant les résistances que rencontre en France cette branche des études historiques. On y examine les travaux ce qu’on appelle « l’école de Cambridge » (notamment Q. Skinner, J.G.A. Pocock, D. Forbes), mais également ceux d’une gamme plus large d’historiens, y compris ceux associés à l’Université de Sussex (notamment J. Burrow, D. Winch et S. Collini). Les différentes façons de théoriser ou de présenter cette approche sont comparées, ainsi que le rapport entre l’histoire intellectuelle et l’histoire des idées. On aborde également la question des liens et interactions entre l’histoire intellectuelle et d’autres domaines de la recherche historique : l’histoire de la pensée politique (à laquelle elle est souvent identifiée), l’histoire culturelle, l’histoire du livre, l’histoire des sciences... Après avoir évoqué la récente polémique autour des écrits de Jonathan Israel et notamment sa défense d’une certaine « histoire intellectuelle », critiquée par de nombreux historiens intellectuels comme un retour à l’étude anhistorique des idées, l’auteure aborde sa propre pratique de l’histoire intellectuelle. L’intérêt de l’étude des controverses est illustré à travers son dernier ouvrage : Bodies of Thought (2008). Une présentation rapide du sujet du livre et de son approche permet de faire comprendre la spécificité de sa conception de la discipline.

MOTS-CLÉS

  • Royaume-Uni
  • France
  • XXe siècle
  • historiographie
  • histoire intellectuelle
  • Lumières radicales
  • controverses
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