Le « Pétitionnaire universel » : les normes de la pétition en France et au Royaume-Uni pendant la première moitié du XIXe siècle

Les armes de l'écrit
Par Benoît Agnès
Français

« Pétitionnaire universel » : c’est par ce titre que certains livres d’usage relevant d’un sous-genre aujourd’hui oublié, le manuel de pétitionnement, imposent leur prétention à l’hégémonie dans le champ des normes applicables à la pratique pétitionnaire. La comparaison entre la France et le Royaume-Uni, la mise en perspective des points communs et des singularités des configurations culturelles et politiques qui apparaissent à travers les manuels français et britanniques de ce type peuvent permettre de jeter un jour nouveau sur une partie des normes applicables, dans leur dimension épistolaire, au pétitionnement. À envisager les traits généraux des « Pétitionnaires » français et britanniques, ces manuels apparaissent de prime abord comme des conservatoires de normes relativement figées. Les prescriptions édictées semblent confirmer en partie cette impression. Si bon nombre d’entre elles semble tendre au maintien ou à la restauration d’un « Ancien Régime » d’écriture pétitionnaire, certaines paraissent faire jour à des traits de modernité liés aux évolutions sociales et politiques. Mais, malgré ces évolutions, la marée montante d’un pétitionnement collectif à caractère politique déborde le cadre fixé par les « Pétitionnaires » ; même parmi les pétitions d’aspect plus traditionnel, des tentatives de contournement, de subversion ou d’émancipation vis-à-vis des règles édictées apparaissent comme autant de signes de la difficile adaptation de la grammaire pétitionnaire formelle à de nouvelles pratiques.

MOTS-CLÉS

  • XIX
  • France
  • Grande-Bretagne
  • pétition
  • manuels
  • écriture
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