Le « service public » de la chirurgie : administration des premiers secours et pratiques professionnelles à Paris au XVIIIe siècle

Politiques publiques et savoirs en action
Par Christelle Rabier
Français

L’article étudie l’obligation qui porte sur les chirurgiens parisiens de porter secours aux blessés au XVIIIe siècle. En croisant sources normatives et archives policières, je mets au jour un « service public de la chirurgie », compris comme un système qui organise des hommes de métier, une main-d’œuvre de service, des institutions hospitalières et policières, des pratiques de soins, des modalités de rémunération soigneusement encadrées, au terme de plus d’un siècle d’efforts collectifs. Le système de soins d’urgence s’enracine dans l’économie domestique des plus fortunés, qui financent les premiers soins de leur maison. En cas d’urgence, la boutique de chirurgiens ou l’hôtel du commissaire à proximité du lieu de l’accident constituent des salles de premier secours, avant l’acheminement à l’Hôtel-Dieu, au centre d’une géographie urbaine de l’urgence, ou au domicile du blessé. Ce « dispositif » est financé de différentes façons : le recours à un personnel chirurgical peu ou non rémunéré – « élèves » des hôpitaux ou des boutiquesdont le nombre s’accroît – en constitue une disposition importante, comme des formes de déontologie professionnelle. La gratuité du service public est assurée par la taxe élevée des « témoignages » des chirurgiens en cas de procédure criminelle. Les commissaires garantissent également, par la procédure ou menace de procédure, le versement des honoraires dus au titre des soins.
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MOTS-CLÉS

  • France
  • XVIII
  • Paris
  • service public
  • histoire du travail
  • médecine
  • justice criminelle
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