Pratiques testamentaires à Orléans, 1667-1787

L'individualisation en question
Par Gaël Rideau
Français

Sur le plan des pratiques, le testament orléanais enregistre un recul net des gestes (messes, fondations, don), surtout populaires, autour de la décennie 1740. Cependant, ce recul quantitatif s’accompagne surtout d’une mutation de la nature des pratiques et du testament dont rend compte une lecture globale de l’acte qui croise contenu et statut du document. Il ne s’agit donc pas ici de fournir un nouvel échantillon testamentaire, mais de montrer comment le testament se vide au XVIIIe siècle, et devient un indicateur majeur des modifications du vécu religieux. D’une part, sa confrontation avec d’autres sources (frais funéraires, inventaires après décès) souligne la promotion d’une sphère privée. D’autre part, l’affirmation d’une dimension successorale illustre en parallèle la recomposition plus personnelle de la sphère religieuse. Loin de mesurer une déchristianisation, le testament est l’indice d’une individualisation où la rédaction de l’acte ne décline plus automatiquement un modèle religieux mais révèle une dimension personnelle.

MOTS-CLÉS

  • Orléans
  • XVIIe-XVIIIe siècles
  • testament
  • déchristianisation
  • inventaires après décès
  • individu
  • famille
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