Cet article montre que les objectifs originels des politiques publiques de logement (aider les plus modestes à se loger décemment) sont concurrencés dès le début du XX^e siècle par des enjeux natalistes et familialistes. Les conséquences en sont limitées durant la première moitié du siècle dernier, en raison de la faiblesse même de l’action publique. En revanche, ces orientations natalistes pèsent fortement lorsque se mettent en place les grandes politiques du logement des Trente Glorieuses, comme en témoigne le cas des allocations logement, pris ici comme exemple. Ce n’est en effet qu’au début des années 1970 que cette prestation, créée en 1948 pour les familles, s’ouvre à d’autres types de publics et notamment aux personnes âgées. L’histoire témoigne ainsi du poids des acteurs familiaux dans la construction des politiques françaises du logement.