Une impossible liaison ?

Circulations culturelles et connexions marchandes
Marseille et le commerce à la Chine, 1815-1860
Par Guy Durand, Jean-François Klein
Français

Cet article est l’histoire d’une non-relation mais il explique aussi comment s’établit, finalement, la connexion entre deux espaces marchands. Entre 1815 et 1860, alors que les Britanniques font du marché chinois un véritable empire informel et que les puissances occidentales envisagent la Chine des Qinq comme un débouché industriel particulièrement attractif, les négociants-armateurs de Marseille, quatrième port mondial, semblent rester sourds à l’appel de l’Extrême-Orient. Bien qu’ils projettent leurs flottes sur les océans du monde entier, ils n’opèrent pas en mer de Chine. Ceci s’explique par le fait qu’ils privilégient des routes maritimes et commerciales traditionnelles en Méditerranée et dans l’Atlantique et que, par ailleurs, ils sont victimes en Asie d’une tarification douanière héritée de l’exclusif colonial du siècle précédent. L’ouverture des relations diplomatiques franco-chinoises en 1844 n’y change rien et ce n’est que suite à la conjugaison d’éléments extérieurs que Marseille, dans la seconde moitié du XIXe siècle, revêt l’apparence que lui donne encore l’imagerie populaire, celle de la porte de tous les Orients, qu’ils soient proches ou lointains.

MOTS-CLÉS

  • XIX
  • soie
  • Marseille
  • Lyon
  • Chine
  • commerce international
  • transport maritime
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