L'Affaire Nozière. La parole sur l'inceste et sa réception sociale dans la France des années 1930

Par Anne-Emmanuelle Demartini
Français

En 1933, à Paris, Violette Nozière, âgée de 18 ans, empoisonne son père. Arrêtée, elle explique l’avoir tué parce qu’il entretenait avec elle des relations incestueuses depuis qu’elle avait douze ans. Cet article revisite l’une des affaires judiciaires les plus célèbres de l’entre-deux-guerres, à partir de cette question de l’inceste : comment la société de l’époque a-t-elle traité l’hypothèse d’une jeune fille violée par son père ? Malgré la logique du tabou qui a frappé cette hypothèse et son rejet final par la justice, le retentissement de cette affaire s’explique par la visibilité qu’y a trouvée la question de l’inceste et le débat public qu’elle a nourri. Cette étude plaide pour une approche micro-historique susceptible d’éclairer la place de l’entre-deux-guerres dans l’évolution des sensibilités collectives aux violences sexuelles.

MOTS-CLÉS

  • France
  • entre-deux-guerres
  • affaire criminelle
  • inceste
  • parricide
  • histoire des sensiblilités
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