Quelle place pour les sciences de l'environnement physique dans l'histoire environnementale ?

Par Ronald E. Doel
Français

En 1947, le Pentagone commença à s’intéresser au réchauffement polaire et au changement climatique global. Ce n’est pas le souci de l’environnement naturel qui était à l’origine de cet intérêt, comme on le pensait généralement dans les années 1980 et 1990, mais plutôt des problèmes de défense très pragmatiques : le réchauffement climatique arctique signifiait que l’Union soviétique pouvait obtenir de nouveaux avantages. À la fin des années 1940, la région polaire devint, comme jamais auparavant, un théâtre de guerre potentiel. La préoccupation de l’État pour l’environnement arctique aida à définir la planification scientifique et les études tactiques de l’armée de terre, de la marine et de l’armée de l’air, au cours des années 1950. La fascination des militaires pour l’Arctique donna naissance à de nouvelles institutions de recherche et à de nouveaux financements pour de vastes problèmes interdisciplinaires. Ceci contribua à conférer un tour particulier aux sciences de l’environnement avant que le mouvement environnemental (qui mit en valeur les sciences biologiques de l’environnement, parmi lesquelles l’écologie, la génétique et l’histoire naturelle) se développe dans les années 1960 et 1970.

MOTS-CLÉS

  • Arctique
  • guerre froide
  • réchauffement climatique
  • financement militaire
  • sciences de l’environnement physique
  • recherche interdisciplinaire
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