L'hygiène nationale, la société civile et la reconnaissance de la silicose comme maladie professionnelle au Japon (1868-1960)

La silicose, un cas exemplaire
Par Bernard Thomann
Français

À la fin du XIXe siècle,la notion de santé publique,essentiellement importée d’Allemagne,avait particulièrement porté l’attention du gouvernement sur la menace des maladies infectieuses, telle que la tuberculose.C’est seulement à partir des années 1920 que la silicose,maladie chronique,suscite l’intérêt des spécialistes de l’hygiène industrielle et des réformateurs sociaux.Elle est ainsi officiellement reconnue comme maladie professionnelle en 1930. Le développement du mouvement ouvrier,la rationalisation de l’industrie minière et l’adhésion du Japon à l’OIT en 1919,en font un enjeu dans le maintien de l’ordre public,la capacité des entreprises à gérer directement leur maind’œuvre,et l’élévation de la position du Japon dans l’ordre international issu de la Première Guerre mondiale.Après la Seconde Guerre,le nouveau code du travail reconnaît la silicose comme maladie professionnelle;cependant,il prévoit qu’au bout de trois ans,le remboursement des frais médicaux et les allocations de congé maladie soient remplacés par une somme forfaitaire.Une loi sur la silicose étend de deux ans cette prise en charge du malade en 1955, suite à une campagne menée par les syndicats.En 1960,est adoptée la loi sur les pneumoconioses,qui prend en charge d’autres formes de pneumoconioses que la silicose et remplace le paiement d’une somme forfaitaire par une prise en charge à vie.

MOTS - CLÉS

  • XXe siècle
  • Japon
  • silicose
  • travail
  • hygiène industrielle
  • maladies professionnelles
  • réforme sociale
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