Entre priorités marchandes et rationalité industrielle : les cadres salariés du Central Pacific Railroad, 1869-1889

Gérer
Par Evelyne Payen-Variéras
Français

L’histoire de la gestion des compagnies de chemins de fer américaines à la fin du XIXe siècle est ici abordée à partir d’une analyse des activités des cadres salariés, et plus particulièrement des «surintendants généraux» (general superintendents) qui en dirigent l’exploitation. Les décisions prises ou mises en œuvre par le surintendant général du Central Pacific Railroad ne relèvent pas d’un système de gestion cohérent et stable,mais sont plutôt marquées par la coexistence de priorités différentes et souvent même concurrentes.Ainsi la surveillance des dépenses d’exploitation vise essentiellement à atténuer les effets des fluctuations des recettes, et la détermination des tarifs est dissociée de l’évaluation des coûts. Pour les achats de matériel, le surintendant et ses employeurs comptent sur la concurrence entre fournisseurs ou même sur des accords avec des partenaires ou des clients,ce qui ne va pas dans le sens de la standardisation réclamée par les ingénieurs et les mécaniciens du département de la traction et des machines.Les choix des dirigeants du Central Pacific limitent à la fois l’intérêt des gains de productivité et la capacité des cadres à en obtenir des salariés. Loin d’anticiper sur les pratiques des grandes entreprises industrielles du XXe siècle,les cadres des compagnies de chemins de fer continuent à prendre en compte d’anciens principes de gestion marchande, qui fournissent toujours des réponses viables aux contraintes et aux opportunités de leur environnement.

MOTS - CLÉS

  • Chemins de fer
  • États-Unis (Ouest)
  • XIXe siècle
  • cadres
  • management
  • tarifs
  • coûts d’exploitation
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