Les femmes et la chaîne des forçats : l'impossible absence

Gouverner les corps
Par Sylvain Rappaport
Français

Jusqu’en 1836, la chaîne des forçats mène vers les bagnes la longue cohorte des galériens. Instrument de la justice,mise en scène de l’exécution de la peine,la chaîne paraît constituer un monde sans femmes. Dans la société du premier XIXe siècle, celles-ci sont exclues du processus judiciaire, sont moins poursuivies et moins frappées par la peine.Pourtant,les femmes ne cessent d’apparaître sur les lieux du ferrement et le long des routes où circule la chaîne.Cette présence est à la fois redoutée et désirée.Si l’on rejette la femme adoptant des postures masculines et s’imposant sur les scènes de l’exercice du pouvoir,le spectacle judiciaire a aussi besoin de la douceur et de la charité féminines. L’efficacité de la sanction nécessite, surtout, une assistance complète, où les femmes, tenues à distance si nécessaire,doivent figurer.

MOTS CLÉS

  • France
  • 1er XIXe siècle
  • Système disciplinaire
  • Forçats
  • Femmes
Voir l'article sur Cairn.info