Capitale savante, capitale coloniale : sciences et savoirs coloniaux à Paris aux XVIIe et XVIIIe siècles

Repenser les grandeurs intellectuelles
Par François Regourd
Français

Entre le début du XVIIe et la fin du XVIIIe siècle,Paris,ville sans port maritime,prend une place de premier plan dans l’organisation et la gestion de l’espace colonial français,repoussant les ports atlantiques au rang de périphéries opérationnelles,assez largement subordonnées à la capitale du royaume: si les négociants des villes portuaires, les armateurs privés et les marins restent, dans le sillage du XVIe siècle,des acteurs essentiels de l’expansion française outre-mer,les lieux de pouvoir et de savoir, éléments clés du projet colonial,s’ancrent à Paris. Dès le milieu du XVIIe siècle,au moment où s’implantent outre-mer un certain nombre de colonies françaises appelées à durer,les cartographes parisiens et certains cercles savants de la capitale jouent un rôle croissant dans la centralisation, l’étude et la diffusion d’informations venues de ces nouveaux territoires;mais c’est avec l’impulsion de Colbert,dans les décennies qui suivent,que des institutions savantes parisiennes prestigieuses développées par la monarchie et fortement articulées sur les institutions de gouvernement (Jardin du roi,Académie royale des sciences, Observatoire royal,etc.) contribuent à faire de Paris,et pour longtemps,la véritable capitale culturelle et savante de l’entreprise coloniale française.

MOTS - CLÉS

  • Monde atlantique
  • sciences coloniales
  • académies
  • institutions savantes
  • Paris
  • Antilles
  • collections
  • expéditions
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