Les enquêtes des cartographes en Algérie, ou les ambiguïtés de l'usage des savoirs vernaculaires en situation coloniale

Politiques et pratiques coloniales ( XVIIIe - XXe siècles)
Par Hélène Blais
Français

Cet article vise à interroger la manière dont les officiers militaires chargés des travaux de cartographie en Algérie dans les années 1830 et 1840 ont composé avec le renseignement collecté auprès des indigènes. Il montre que ce renseignement est considéré comme indispensable et nécessaire, mais que sa collecte est souvent laissée au hasard. Les problèmes de communication, de langue et de transcription sont par ailleurs doublés, en situation de conquête, d’une forme de résistance des populations interrogées que les cartographes identifient avec plus ou moins d’acuité. Car malgré son utilité évidente, le savoir indigène est toujours rapporté en termes dépréciatifs. Et ce décalage entre son usage et sa reconnaissance met au jour deux formes de rationalité en conflit.Le travail de cartographie entrepris par les conquérants, qui tentent de transformer le récit d’itinéraire en carte, montre ainsi les accommodements en pratique dans la construction d’un espace colonial.

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