Le toucher des écrouelles : médecine, thaumaturgie et corps du roi au Grand Siècle

Le grand livre de Marc Bloch a peu insisté sur le toucher des écrouelles au XVIIe siècle. Plusieurs documents nous renseignent sur la place des médecins dans la cérémonie. Après avoir trié les malades,ils tiennent la tête de ceux qui seront touchés par le roi. Face au nombre des scrofuleux, les médecins devaient garantir la bonne marche du rituel d’un point de vue sanitaire. Ainsi, les rois se lavaient soigneusement les mains après avoir touché les malades. On assiste, au XVIIe siècle, à une «médicalisation» du toucher: les remèdes se multiplient, les rois se forcent de plus en plus, alors que les formules se confondent dans l’indifférence générale. Pourtant, le déclin du toucher n’est pas exclusivement lié à l’essor d’une vision purement médicale des écrouelles. Les deux phénomènes sont contemporains mais pas forcément connexes.