Le visible et « les invisibles »: la productivité des services en France et en Angleterre au cours de l'industrialisation

L’attention trop souvent centrée, dans l’histoire du développement économique au XIXe et XXe siècles, sur l’amélioration de la productivité dans les activités du seul secteur industriel, a eu tendance à occulter les changements survenus dans celui des services et leur rôle dans la diffusion du processus d’industrialisation. Cet article s’emploie à retracer, pour deux pays pionniers de l’industrialisation, le parcours de la productivité du secteur tertiaire et de ses composantes en essayant de dégager leur incidence sur l’amélioration de la productivité des biens physiques. Il essaie de montrer qu’on ne peut considérer la «tertiarisation» comme une simple retombée de la Révolution industrielle qui a tout autant signifié une extension de l’économie marchande des biens et des services qu’une multiplication de progrès techniques et organisationnels sur la sphère industrielle.