Les limites du savoir : médecin et femmes enceintes à la maternité de l'université de Göttingen aux alentours de 1800

Stratégies thérapeutiques
Par Jürgen Schlumbohm
Français

Lorsque les médecins et les chirurgiens se sont tournés vers l’obstétrique, ils ont immédiatement prétendu transformer ce champ en «science», affirmant disposer de meilleures connaissances que les «ignorantes» matrones. Mais pour ces spécialistes autoproclamés du corps féminin, les questions liées au diagnostic de la grossesse sont longtemps restées un champ de «savoir» hautement incertain. Cet article analyse plus de 1300 histoires médicales consignées dans les cahiers journaliers de la maternité de l’université de Göttingen, eux-mêmes rédigés par le directeur de l’établissement, le professeur Friedrich Benjamin Osiander ( 1792-1822). Il est en particulier consacré au processus de négociation entre le médecin et les femmes enceintes – processus tantôt conflictuel, tantôt concerté – conduisant à la définition du «diagnostic». Jusqu’où l’obstétricien faisait-il confiance aux affirmations de ses patientes, et par quels moyens s’efforçait-il de parvenir à un savoir indépendant?

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