Aller au cinéma, aller au peuple

Un média de masse
Par Jenny Lefcourt
Français

Jenny LEFCOURT Aller au cinéma, aller au peuple Pendant l’entre-deux guerres et pour une partie de la société française, aller au cinéma était l’équivalent d’« aller au peuple » à la même époque. Si un membre de la bourgeoisie allait au cinéma, il y allait en cachette, comme s’il commettait un crime. Mais en même temps, les surréalistes et quelques écrivains, artistes et critiques ont embrassé le cinéma à cause de cette association avec les classes populaires, les faubourgs de Paris, et la culture de la nuit. Considéré comme dangereux ou bénéfique, le vrai débat sur le cinéma était la nature de son influence sur les classes populaires. Ces débats sur le cinéma s’inscrivent aussi dans les débats autour de la mode de s’encanailler, ou d’« aller au peuple ». En examinant le contexte méconnu de la culture du cinéma populaire à travers des guides, des films, et d’autres textes sur le cinéma, cet article propose une nouvelle interprétation des écrits surréalistes sur le cinéma comme vecteur de scandale. À la fin des années 1920, le cinéma était devenu à la fois une expérience plus stable et plus acceptable : « aller au peuple » avait perdu son danger, et le cinéma s’est inscrit dans la vie quotidienne.

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