Cinéma narratif et culture littéraire de masse : une médiation fondatrice ( 1908-1928)

L'invention d'un art
Par Alain Carou
Français

Alain CAROU Cinéma narratif et culture littéraire de masse: une médiation fondatrice (1908-1928) Durant ses deux premières décennies, le cinéma narratif français a largement emprunté aux répertoires et aux pratiques d’une littérature de masse florissante. La politique de la Société cinématographique des auteurs et gens de lettres, fondée en 1908, définit un premier modèle, celui de l’adaptation des «classiques populaires» du XIXe siècle, au moment même où les théâtres tendent à s’en détourner. L’oeuvre littéraire réputée, valeur sûre, triomphe des résistances à l’avènement du long métrage. Les firmes cinématographiques se tournent de plus en plus vers la production littéraire contemporaine à la veille de 1914. En parallèle, la lecture de masse entre partiellement dans la zone d’attraction du cinéma : des récits de film sont distribués dans les salles puis, à partir de 1915, diffusés dans la grande presse et en librairie. L’innovation passe là encore par la revitalisation d’un genre littéraire un peu désuet, le roman-feuilleton. Cette synergie économique a dû profiter à l’expansion du cinéma auprès de nouveaux publics. Le récit de film remplit en effet un ensemble de fonctions d’acculturation au nouveau média.

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