Le jardin fruitier-potager, lieu d'élection de la sécurité alimentaire à l'époque moderne

Le sain et le malsain
Par Florent Quellier
Français

Florent QUELLIER Le jardin fruitier-potager, lieu d’élection de la sécurité alimentaire à l’époque moderne Dans une société profondément marquée par une «culture des apparences» et par une «cul~ture de la faim»,le jardin fruitier-potager peut être compris comme le lieu d’élection de la sécurité alimentaire. À proximité de l’habitat, le jardin cir~conscrit le lieu de la diversité variétale, de l’abon~dance et de l’individualisme agraire. Dès lors, il est perçu par la paysannerie comme un espace compensatoire procédant d’une rationalité de pays de Cocagne exorcisant les années de vaches maigres,les prélèvements fiscaux et les contraintes collectives. Pour les élites, la sécurité alimentaire n’est pas uniquement physiologique, elle est aussi culturelle et prend en compte la représentation des aliments. Ainsi le fruit cultivé recueille toutes les vertus associées au jardin dans la France classique. Le jardin potager-fruitier et son prolongement, la fruiterie, offrent donc à tout propriétaire d’une maison des champs l’assurance de pouvoir, toute l’année, afficher sa distinction sociale par la consommation des produits de son domaine;l’au~toconsommation, qui est au cœur de la notion de sécurité alimentaire à l’époque moderne,n’est pas forcément une réponse à une organisation éco~nomique archaïque.

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