Du nectar et de la godaille : qualité et falsification du vin aux Provinces-Unies, XVIIIe siècle

La guerre du faux
Par Anne Sleeswijk Wegener
Français

Anne WEGENER SLEESWIJK Du nectar et de la godaille: qualité et falsification du vin aux Provinces-Unies, XVIIIesiècle Dilution, coupage, décantation, addition de colorants, d’aromatisants, fabrication de vins muets et artificiels: autant de manipulations du vin qui,aux Provinces-Unies du XVIIIesiècle,sont considérées comme falsification par les uns, mais se justifient parfaitement pour les autres. Cet article examine les éléments qui interviennent dans les définitions individuelles des notions de «qualité» et de «falsification». L’attitude des acteurs du commerce dépend de la position qu’ils occupent dans la chaîne de distribution et du seg~ment du marché qu’ils desservent. Le vin étant un produit d’importation, les autorités s’intéres~sent à la falsification quand elle a des consé~quences fiscales.Vers la fin du siècle,les médecins incitent les autorités à s’intéresser davantage à la réglementation du secteur alimentaire. La modi~fication profonde du marché des boissons contri~bue à expliquer l’acceptation et la diffusion de certaines techniques, notamment la fabrication des vins artificiels et vins muets.

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