Les recteurs d'académie en France de 1809 à 1940 : évolution d'une fonction administrative

Parcours sociaux et service de l'État
Par Jean-François Condette
Français

Jean-François CONDETTE Les recteurs d’académie en France de 1809 à 1940: évolution d’une fonction administrative Le recteur d’académie est une exception française, héritage de l’Université napoléo~nienne.Alors que partout ailleurs,il est le pré~sident élu de son université, le recteur est, en France, un agent de l’État qui est le repré~sentant direct du ministre. Deux périodes peuvent schématiquement être distinguées dans l’évolution de la fonction jusqu’en 1940. Du décret fondateur de mars 1809 à juin 1854, une période de «rodage», assez délicate, se dégage où le recteur, sorte de préfet des études,s’occupe essentiellement du secondaire puis du primaire et affirme les droits de l’État en matière éducative; il doit cependant faire face à de multiples opposi~tions, la loi Falloux de 1850 portant un coup terrible à la fonction par l’instauration des petits recteurs départementaux. De juin 1854 à 1940 pour le moins, le recteur se retrouve ensuite doté d’un prestige considérable. Pratiquement inamovible, il s’intéresse beau~coup à l’enseignement supérieur dont il est issu, tout en mettant en place les structures éducatives de la République. Au niveau des origines professionnelles, on assiste assez rapidement à une professionnalisation de la fonction qui recrute essentiellement ses hommes dans le milieu de l’Instruction publique. Les origines sociales du recrute~ment sont plus complexes. Si l’ancienne élite aristocratique, conserve un temps une place certaine, elle voit ensuite son rôle décliner au profit d’hommes issus de la petite et moyenne bourgeoisie et des classes moyennes. Le monde des agents de l’État devient progres~sivement le vivier dans lequel se recrutent massivement les nouveaux recteurs.

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