Deux formes de synthèse sociale en crise. Les classes moyennes patronales de la Troisième République à la lumière d'une comparaison franco-allemande

Les « classes moyennes » en France
Par Klaus-Peter Sick
Français

Klaus-Peter SICK Les classes moyennes patronales de la Troisième République à la lumière d’une comparaison franco-allemande. La thèse de la perte de légitimité de la République auprès des petits et moyens entre~preneurs avant 1933 reste, après des décen~nies de recherche, une pierre angulaire de l’historiographie sur l’Allemagne. Ce texte essaie de dresser un bilan des travaux sur ces «classes moyennes», de leurs acquis mais sur~tout des questions qu’ils soulèvent, afin de cerner un champ de recherche qui est relati~vement moins labouré en ce qui concerne «le cas francais». Il propose ainsi d’emprunter l’une des voies ouvertes par l’histoire compa~rée: celle du transfert de stratégies promet~tant de cibler la recherche sur les points cruciaux. Après avoir défini des équivalents fonctionnels et après avoir discuté la question du contexte des deux sociétés – préliminaires à toute démarche comparative – le texte part de la thèse de structures parallèles des deux côtés du Rhin: dans le dernier tiers du XIXesiècle, des synthèses socio-politiques s’y sont établies – et pour des motifs similaires – entre certains groupes de chaque société, dont les «classes moyennes patronales», et l’État, expliquant leur loyauté à l’égard de deux régimes marqués sans doute par de profondes différences. Partant de l’observation que ces deux synthèses se sont effritées ici et là jusque dans les années trente, l’article suggère qu’afin d’expliquer ce processus, l’analyse du cas français peut s’appuyer sur les acquis des l’histoire de l’Allemagne dans trois domaines: celui de la mobilisation de ces groupes «par en bas», celui de la représentation «institu~tionnelle» de ces groupes «par en haut», et celui de la profondeur des clivages sociaux entre ces groupes et les groupes voisins.

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