Les cafés républicains de Paris au début de la Troisième République. Étude de sociabilité politique

Lieux et acteurs de la politique
Par Jérôme Grévy
Français

Jérôme GRÉVY Les cafés républicains de Paris au début de la Troisième République. Étude de sociabilité politique L’histoire mythique de la République opposa les salons, fréquentés par la grande bourgeoisie et l’aristocratie conservatrices, aux cafés républicains.La symbolique des lieux était supposée signifier le renouvellement du per~sonnel politique et administratif survenu entre 1870 et 1880, le peuple et la petite bour~geoisie ayant conquis le pouvoir par les urnes. En réalité,plusieurs sociabilités politiques entre~croisées caractérisent les républicains de gou~vernement. Les militants et les journalistes perpétuèrent les habitudes contractées du temps de l’opposition à l’Empire en fréquen~tant les cafés du quartier latin ou ceux des bou~levards (le café Frontin ou celui du Pot de fer). Les élus se retrouvaient entre eux dans des cercles bourgeois et organisaient des rencontres d’états-majors dans des cafés-restaurants huppés (les dîners du café Riche) ou dans les salons des plus fortunés d’entre eux (le salon de Juliette Adam). En l’absence de structures politiques permanentes, la juxtaposition de ces divers lieux de sociabilité reflète l’évolution de la sociologie du «parti républicain», son embourgeoisement dénoncé par les vieux mili~tants, et révèle surtout les stratégies mises en œuvre pour que, selon le mot de Gambetta, la République ne fasse plus peur.

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