La difficulté d'être libre : les droits de l'homme, l'Église catholique et l'Assemblée constituante, 1789-1791

Religion et société dans la France moderne
Par Yann Fauchois
Français

Yann FAUCHOIS La difficulté d’être libre : les droits de l’homme, l’Église catholique et l’Assemblée constituante, 1789-1791 La Constitution civile du clergé et ses conséquences mettent à l’épreuve les principes proclamés dans la Déclaration des droits de l’homme. Si cette dernière considère la religion comme une opinion, elle conserve cependant son inscription dans l’ordre public et ne la relègue pas encore dans la sphère du privé, ambiguïté qui se reflète dans les oscillations que connaît la politique religieuse de la Révolution. En 1791,ce sont les partisans de l’Église catho~lique qui invoquent les droits de l’homme contre la législation religieuse de la Constituante pour souligner son infidélité aux principes, alors que ces mêmes droits de l’homme servaient à la refondation d’un ordre politique et social émancipé de l’emprise de l’Église. Expulsés d’une Église intégrée à l’État par leur refus de prêter le serment à la Constitution civile du clergé, les évêques galli~cans s’accordent ainsi tactiquement avec les principes de 1789 pour revendiquer une liberté de culte, extension de leur liberté d’opinion, quand l’Assemblée nationale se trouve prise entre ses principes, son oeuvre législative et constitutionnelle, et son intérêt à protéger le nouveau culte public.

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