Ce texte esquisse l'histoire culturelle d'un groupe de 80 officiers S.S. Nés entre 1900 et 1910, ces hommes sont des enfants de la Grande Guerre et sont à ce titre la cible d'une pédagogie de légitimation du conflit spécifique. L'engagement précoce de ces hommes peut ainsi être appréhendé à l'aune d'un imaginaire de poursuite de la lutte commencée en 1914. L'engagement au sein de la S.S., terme de leur parcours militant, témoigne de la capacité d'attraction du système de croyances nazi et de sa dimension désangoissante. Intégrés à la S.S., ces hommes y combinent un travail de formulation dogmatique à des activités de renseignement et de répression policière. En 1941, ils sont envoyés à l'Est pour diriger les <i>Einsatzgruppen</i>, et, réinvestissant les rhétoriques de guerre intériorisées auparavant, ils les transforment en un imaginaire extirpateur qui leur permet de légitimer les politiques génocides dont ils assument une part non négligeable. This paper tries to sketch out the cultural background of a group of 80 S.S. officers. They were born between 1900 and 1910 and were the children of the Great War, which made them the target of a spécifie pedagogy whose aim was to legitimize the conflict and his increasingly growing violence. The early involvement of thèse men can be viewed as the implementation of a vision of the world in which they pursued the fight begun in 1914. Their enrolment in the S.S. seen as the crowning achievement of their militant life clearly shows the appeal of nazi ideology and its soothing dimension. Integrated into the S.S., they were engaged in ideological work, intelligence activity and police repression. In 1941, they were sent to the Eastem front to lead the Einsatzgruppen. Using the rhetoric of war they had internalized before, they transformed them into a vision of the world based on ethnie eradication, which enabled them to legitimaze the génocide policies, playing a non-negligible rôle in their implementation.